top of page

Itinérance et animaux : une dure réalité



Aujourd’hui plus que jamais, les animaux de compagnie occupent une place importante dans nos vies, mais la réalité qui accompagne ces relations devient parfois difficile quand des imprévus surviennent.


Les personnes en situation d’itinérance qui vivent avec leur animal sont souvent rejetées des refuges et ils passent donc 100% de leur temps avec leur fidèle compagnon. Le lien entre eux peut donc être très fort, plus fort qu’on ne pourrait le penser.


Au Québec, les ressources pour prendre soin de leurs animaux sont extrêmement limitées, voire inexistantes dans certaines régions. Certains organismes et fondations les soutiennent au mieux, mais la demande est beaucoup plus élevée que les ressources qui sont à leur disposition.


Personnellement, au cours des dernières années, je suis intervenue à plusieurs reprises pour faire soigner et pour nourrir des animaux dont les propriétaires vivaient dans la rue ou dans une situation extrêmement précaire.


Je propose toujours de leur apporter les soins nécessaires, car je constate que leur animal est ce qu’ils ont parfois de plus précieux (et je les comprends tellement).


Cependant, dans certains cas, je pense que le bien-être de l’animal devrait passer en premier, et qu’un abandon permettrait d'éviter sa mort, sa négligence et/ou sa maltraitance.


Mission Mayday a pris en charge un chiot de 5 mois avec la mâchoire fracturée et infectée, dans un contexte extrêmement délicat cette semaine, et j’aimerais revenir là-dessus pour expliquer la situation.


Pourquoi ne le rendrons nous pas à son ancien propriétaire ?


Nous pensons que le fait de replacer ce chiot dans le même foyer que le chien qui l’a attaqué à deux reprises reviendrait à le mettre en danger car le risque de récidive est élevé et cela risquerait d’amplifier son traumatisme suite à cet accident.


Dans ce cas-ci, la qualité de vie et le bien-être général du chiot étaient en jeu à long terme. Après une telle morsure de la part de l’autre chien, la suivante pourrait lui être fatale. La protection de nourriture peut mener à des blessures très graves, comme vous pouvez le constater.


On dit souvent qu’un animal, c’est pour la vie, mais parfois, il faut savoir le laisser partir pour préserver la vie de celui-ci. C’est une triste réalité, mais qu’on vive dans le luxe ou dans une situation précaire, on n’est pas toujours en mesure d’offrir un environnement sécuritaire à notre animal. Ça ne fait pas de nous une mauvaise personne, non, mais il faut parfois savoir les laisser partir pour leur sécurité. L'ancien maitre de Daiquiri a fini par le comprendre et a donc accepté de lui offrir une chance en l'abandonnant plutôt que l'euthanasie.


Pourquoi la négligence a-t-elle été mentionnée ?


Selon la loi sur le bien-être animal, tout chien ou chat qui est malade ou blessé doit recevoir des soins médicaux adaptés. Par exemple, quand on se fait renverser par une voiture et qu’on est gravement blessé, on va à l’hôpital en urgence. C’est ce qui devrait être fait pour notre animal également.


Laisser souffrir son compagnon de vie pendant plusieurs heures, jours, ou semaines, pourrait mener à une saisie par les autorités compétentes. Et nous pensons que cela est justifié.


Si Daiquiri avait vu un vétérinaire à nos frais la veille, son état ne se serait pas dégradé durant la nuit. Malheureusement, quand il a finalement été abandonné, son état était rendu très inquiétant.


Soutien financier vs abandon


Il nous fera toujours plaisir d’aider une personne en situation d’itinérance à garder son animal quand c’est possible, et c’est pourquoi nous avions offert initialement de payer son examen avant d'évaluer les options.


Nous voulions le faire examiner la veille de son abandon, mais ça ne s’est pas produit. Nous aurions alors pu déterminer si la Fondation Zarabella était en mesure de couvrir ses soins, ou si un abandon pour des raisons médicales serait proposé par notre organisme.


Une chose était sûre : ce chiot devait consulter au plus vite !


Le lendemain, quand on a appris que Daiquiri était chez le vétérinaire, nous avons donc décidé de nous désister, voyant que notre aide n'était pas nécessaire, et que d’autres animaux avaient besoin de nous.


La Fondation Zarabella, pour sa part, ne peut pas aider financièrement quand c’est un particulier qui prend les décisions médicale ; ce qui est tout à fait normal pour un organisme. Ils se sont donc désistés à leur tour.


C’est ainsi que quelques heures plus tard, nous recevions une demande d’aide d’un hôpital partenaire pour sauver Daiquiri, qui était en train de mourir car ça avait trop attendu… Il fallait l’hospitaliser pour lui offrir une chance. Il fallait jusqu'à 8000$ pour le soigner.


Nous avons pris des décisions en tentant de laisser de côté nos émotions, en pensant avant tout au bien-être de Daiquiri. Nous savions que beaucoup de personnes n’apprécieraient pas que nous le gardions, mais nous le faisons pour lui, et nous ferons tout pour lui offrir les meilleurs soins, et la meilleure qualité de vie possible.


Je termine ce texte en vous avouant que oui, nous avons eu le cœur brisé par son histoire, et que nous avons finalement décidé de l’aider car nous ne nous sentions pas capables de ne rien tenter pour lui.


- Mégane

Comments


bottom of page